Automne. Après la chute luisante 
des marrons, de branche en branche, 
vers la terre marbrée de feuilles 
racornies, voici la pluie assidue 
sur les toits, les tôles, les jardins usés, 
les asters et, bientôt, les chrysanthèmes.
Des éclaircies parfois déchirent 
les nuages d’un gris amer. 
L’humide rôde entre les troncs 
au carrefour des avenues, le long 
des quais frissonnants. 
Parfois l’éblouissement bref d’un été 
que l’on baptise indien : tous les arbres flambent une dernière fois, 
la vigne vierge s’empourpre.
Rentrer chez soi. La poire aux bruns incertains dresse son étendard 
au milieu des pommes replètes. 
« J'écris mais j'aurais aimé jouer d'un instrument de musique, danser, peindre, graver… » Justement, graver, ne serait-ce pas possible, indirectement avec des mots qui suggéreraient formes et couleurs? Ou alors en composant avec un graveur...
Un aller-retour de l'atelier du peintre-graveur, visité par l'écrivain, vers l'écriture ensuite retravaillée par le dessin qui fait revoir le texte... un travail en boucle, une connivence qui naît. Cette rencontre s'égrène au temps des saisons et se donne à voir au creux des plis du livre, autant de secrets simples comme la vie que ce livre offre à ses lecteurs.

