[presse] Un rêve
Une histoire tissée comme une trame, entre jour et nuit. (La revue des livres pour enfants)
Un livre à toucher et très touchant
Beaux Arts, 10 livres jeunesse qui emballeront vos enfants à Noël, Malika Bauwens, décembre 2022
Mais que glisser cette année dans leurs petits souliers ? Albums, contes, ouvrages à toucher, à scruter… À l’approche des fêtes de fin d’année, et alors que le Salon du livre et de la presse jeunesse bat son plein à Montreuil, Beaux Arts vous a préparé une liste de 10 livres géniaux pour les enfants de 2 à 10 ans… À adresser vite au père Noël !
1. Dès 2 ans – L’attrape-rêve pour petits tout en broderies
C’est un livre à toucher et très touchant. Karen Hottois a imaginé le rêve d’un enfant et Sandra Dufour lui a donné vie grâce à ses talents de broderie. Dragon vert, ours noir, chat mal luné… Dans la forêt ou dans la nuit, on adore laisser nos doigts glisser sur les lignes et personnages brodés sur le shibori, la technique traditionnelle japonaise utilisée comme trame pour cet album. Cette méthode de teinture à réserve laisse une trace, une empreinte permanente sur le tissu… Comme les souvenirs nous restent parfois d’un rêve !
article à lire ici
Un petit bijou
BX1, émission Les Passeurs de Culture, Muriel Limbosch, novembre 2022
à écouter ici
La force de l'imaginaire
Lu et partagé, octobre 2022
Coup de coeur
La revue des livres pour enfant, janvier 2023
Chronique des A.T.I.
Brigitte Van Den Bossche | 20 mars 2023
Dans Un rêve, on voyage dans l’inconscient imagé d’un enfant, nourri d’épisodes fantastiques, puis on émerge sans transition dans sa réalité toute simple, légère, aérienne. Deux scènes, deux temps composent cet album d’une poésie verbale et d’une beauté graphique singulières : il y a la nuit, il y a le jour ; le lit d’une part et la balançoire d’autre part ; la sombre forêt d’un côté, un tapis coloré de fleurs de l’autre. Il y a l’obscurité dense et les craintes parfois irrationnelles qu’elle génère, il y a la clarté d’un moment solaire et la tendre légèreté à laquelle renvoie la lumière. A cheval sur ces deux mondes contrastés – intérieur et extérieur – figure un même garçonnet aux cheveux dorés, vêtu d’une marinière. Il n’est pas nommé et ça n’a pas d’importance. Ce qu’il est par contre, son statut, est fondamental : il appartient à la communauté des enfants.
Animé d’une imagination foisonnante pendant son sommeil, le garçonnet nous invite dans les méandres de son rêve où, dans une obscure forêt, se confrontent des bestioles inquiétantes, des êtres malfaisants et une petite armada d’enfants héroïques ; péripéties, batailles et courses-poursuites, ponctuées de petits moments salvateurs, s’enchaînent. Et puis, c’est le réveil. Et avec lui, le soulagement de l’enfant qui va jeter « toute la nuit dans un puits » et ainsi s’offrir un moment d’épanouissement à l’air libre, de rêvasserie au soleil, de jeux dans la nature environnementale – ici la balançoire, là la cabane, ici la cachette, là les mains en pleine terre, là encore la grimpette à l’arbre… Imprégnée d’une joyeuse vitalité enfantine, la dernière scène fait écho à l’une du rêve.
L’univers des contes colore Un rêve. Les enfants (héros) dans la forêt (lieu d’épreuves), les êtres peu fréquentables (chat déplaisant) voire menaçants (« monstre vert » et « terrible monte-en-l’air » !), la confrontation des uns avec les autres (combat d’épées, scène de traque), le moment d’apaisement (voltige et ballet maritimes), les rebondissements redoutables (surgissement de l’ours féroce), les images parfois angoissantes (rapt d’un bébé), la délivrance finale (le réveil individuel et le jeu collectif)… tous ces éléments inscrivent le rêve du garçonnet dans un cadre fabuleux. Et la symbolique des nombres, qui imprègne également tant de contes, nourrit l’album dans son intégralité : du rêve à la réalité, ce sont douze arbres et un brin de buis, quatre êtres malfaisants, treize soleils et un nuage qui parsèment le récit.
Deux artistes tissent cet album littéralement extra ordinaire, tant dans sa narration textuelle que dans l’imagerie. Karen Hottois nous livre une courte et merveilleuse histoire faite à la fois de fantasmagories et d’insouciances enfantines – l’éditeur, Esperluète, évoque finement une histoire-comptine. Sandra Dufour, quant à elle, nous offre une expérience visuelle saisissante : broderies de figures et écritures cursives, associées à un support de tissus teintés selon la technique traditionnelle japonaise du shibori, produisent une œuvre éblouissante, inspirée et inspirante.
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