Gregory O'Brien, Un après-midi avec Janet Frame (Auckland, avril 1987)
traduit de l'anglais (NZ) par Pierre Furlan - photographie : Robert Cross
«Un rêve codé.» C’est ainsi que Janet Frame a décrit Les Carpates à Tim Curnow, son agent littéraire, alors qu’elle était sur le point d’achever ce livre en octobre 1987[1]. Sans doute ne voulait-elle pas qu’il entretienne des espérances commerciales trop élevées. Il s’agit en effet d’un roman peu orthodoxe qui demanderait quelques efforts au lectorat dont la célèbre autobiographie en trois volumes de Janet Frame avait suscité l’essor dans les années 1980. Codé et onirique, comme tous les romans de Janet Frame, Les Carpates est aussi pour moi une avenue qui me ramène à ma première rencontre avec Janet.