[Presse] Anne Leloup, trouvé par terre

"Où l'on entre avec plaisir dans les images d'une douce et discrète plasticienne". Plusieurs articles dans la presse, signés Vincent Tholomé (Le Carnet et les Instants), Victoire de Changy (Mu in the city) et Roger Pierre Turine (La Libre).

"La particularité d’Anne Leloup, la plasticienne ? Ne pas chercher. Ne pas provoquer. Ne pas contraindre les choses à se poser sur le papier, sur le carton, dans le carnet. J’imagine que, comme vous et moi, il arrive à Anne Leloup de traverser distraitement le monde. De regarder distraitement les herbes, les graminées, les voitures, les chiens, les fleurs, les enfants, les vieillards. Non qu’elle chercherait à capter l’image singulière, le truc machin chouette qui retiendrait son attention. Non. Le truc d’Anne Leloup serait plutôt d’aller sans rien vouloir. De laisser sa machine à sensations et émotions se remplir comme qui dirait toute seule. Puis de revenir à l’atelier. D’ouvrir ses carnets. De poser devant un grand ou un petit format. De laisser alors les choses venir, comme d’elles-mêmes. Herbes, couleurs, tâches, bouts de corps parfois, formes étranges ou familières, prenant place grâce aux traits. Aux lignes souples et tranquilles qu’Anne Leloup trace sans trop y penser sur la surface du papier. Les seules choses qu’Anne Leloup contrôle : les traits doux, les couleurs franches, toutes choses qui, sans doute, la portent, l’incitent à entrer dans un état très réceptif, de quasi « rêverie », en tout cas de forte émotion intérieure. De sorte qu’Anne Leloup tire un trait, puis deux, puis quelque chose survient, une fleur, une femme esquissée d’où des tiges sortent de la bouche. Et puis voilà : c’est fait. C’est dessiné, gravé, peint.(...)

Les notes n’expliquent rien. Cherchent juste à rendre sensible le processus. Les détours par lesquelles Anne Leloup parvient à donner vie. À laisser naître l’image. La sensation. La couleur."

Vincent Tholomé, Le Carnet et les Instants, juin 2017
(article à lire en entier ici)


"C’est à Anne Leloup que l’on doit les merveilleuses éditions belges de littérature et de poésie Esperluète, une maison à l’esthétique tout à la fois fine et puissante et aux choix éditoriaux audacieux, qui fait la part belle dans la rencontre entre les mots et l’art plastique. Il était temps que la maison édite enfin un catalogue (qui, bien sûr, n’en est pas vraiment un) représentant les œuvres d’Anne Leloup … Parce que l’éditrice est également peintre lithographe, et qu’on reconnaît indirectement en ses œuvres ce qui peut mener à de si grands livres."

Victoire de Changy, Mu in the city - visual arts magazine, juin 2017 (article à lire en entier ici)

 

"Petit voyage dans l'intimité d'une artiste, ce livre d'Anne Leloup nous entraîne au hasard des pensées, notes d'atelier et dessins d'une créatrice soucieuse de gammes comme d'autres psalmodient un ai qui leur trotte dans la tête. Des formes, des études, des traits et des couleurs qui s'enchaînent et se répondent, dessinent un univers, frappent aux portes d'une création qui n'attend qu'un geste, un signe, une image parfois, pour exprimer l'indicible par un acte visuel, fragile et discret.
Aux notes, éparses et sensibles, succèdent les études, suivies et expressives. "Je vois, écrit-elle, le ciel, et la terre, et les arbres, les voitures, la route, les maisons. Je ne les dessine pas. Je ne vois pas les formes qui m'habitent. Je vois le temps qui passe, qui use. Je vois les enfants qui courent et la femme qui marche. Je vois les hommes qui vivent, respirent, meurent au moment où je dessine…"
Et puis, Anne Leloup rentre en soi, ébauche un dessin, s'arrête le temps qu'il faut pour respirer, aspirer et expirer ce monde qui s'agite en elle.
Ce beau petit livre nous livre quelques secrets…d'atelier."

Roger Pierre Turine, La Libre Belgique, octobre 2017