L’histoire commence de manière plutôt ordinaire : une jeune fille s’apprête à vivre quelques mois au Brésil pendant ses études supérieures. Ses parents l’accompagnent pour découvrir le pays. Ce qui pourrait être le récit d’un voyage rythmé par les rencontres, la musique et la découverte d’un peuple va rapidement prendre une autre tournure...
C’est pas trop dangereux ? avaient-ils demandé à la patronne de l’au- berge. Elle avait répondu, un peu vexée : Non, ici c’est pas comme à la ville, vous ne risquez rien, c’est tranquille. Je vais souvent me prome- ner seule sur la plage le matin et je marche plusieurs kilomètres sans rencontrer personne. Nobody ! No risks !
Ils ne savaient pas s’ils devaient la croire car, dans son regard soudain oblique, ils avaient lu une hésitation affolée. Mais ils avaient décidé de lui faire confiance car ils en avaient envie, et ils avaient relâché leur vigilance
La promenade tourne au drame lorsque le trio se retrouve face à deux bandits armés. Le temps s’accélère et semble pourtant s’arrêter, dans un double mouvement paradoxal propre aux instants décisifs. Ce qui se joue dans ces secondes est impalpable. Les pensées de chacun se déroulent : contradictions, peurs, désirs, instinct de survie sont convoqués.
Leur compréhension du monde et de ce qui se joue là, dans ce petit théâtre de fortune, va être mis à mal.
Dominique Loreau partage son temps entre le cinéma et l’écriture. Elle est également maître de conférence à l’Université Libre de Bruxelles en Écriture de scénario et analyses de films.
Aux éditions Esperluète, elle a déjà publié L’eau du bain (2004), À pas brouillés (2013), Loin de Bissau (2010), L’ombre dans le miroir(2015), Ne pas dire (2017), Quelques pas de côté (2020) avec des gravures de Charley Case.