« C’était un bel été, comme c’est l’habitude dans l’Ouest canadien, au bord du lac Okanagan. J’entrepris de photographier mon père dans son quotidien. Nous étions en 1997, il avait 92 ans. »
Ainsi commence le récit photographique d’Olivier Le Brun réalisé le temps d’une saison dans une nature à la fois ingrate et généreuse. La simplicité lumineuse du propos, l’économie des moyens choisis et la qualité des images imprègnent le lecteur tout au long du récit. Un lien intense à la terre, à la nature et à la nourriture qu’elles nous offrent se lit alors de manière implicite.
Parfois danse, injonction ou repos, parfois corps à corps avec la nature, les gestes du vieil homme dans son potager s’égrènent en 71 photographies en noir et blanc qui se répondent ou s’enchaînent pour former un corpus placé sous le signe de la lumière de l’été et d’une terre familière.
Tout à la fois parcours de vie, regard sur la nature et questionnement sur le temps, ce livre rassemble aussi les éléments d’un rêve : vivre en autarcie dans un espace dont on ne voit pas les limites, tout en atteignant, en fin de vie, une forme de sagesse.
"En suivant son père dans son quotidien, au cours d'un bel été, Olivier Le Brun a tissé un récit photographique essentiel et d'une sobriété magnifique. Ni pose, ni mise en scène, ni discours. Juste la présence obstinée et poétique du père et quelques mots échappés des pages de son journal. Juste la force d'un vieux corps qui livre bataille à la terre toute-puissante avant qu'elle ne le prenne tout à elle. Juste un dialogue silencieux et aimant entre un père et un fils. Un dernier regard posé. Une trace laissée. Un hommage rendu"
Béatrice Kahn, Télérama, juin 2018