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Ma route coupait droit à travers le monde

Pierre Furlan nouvelles

14 € • 14 x 20 cm • 48 pages • isbn 9782359840896 • février 2018 • collection En toutes lettres

 

Trois nouvelles composent ce recueil où réalité et fiction se mêlent à la vie des personnages.

Dans la première nouvelle, Maison de bois rouge en Californie, Lupo est victime d’une hallucination alors qu’il joue aux cartes avec de vieux amis. Ont-ils voulu le troubler, lui faire perdre pied ou bien est-il vraiment victime de ses souvenirs? La fille de Summertime d’Hopper vient le narguer dans ses cartes, et sa vision le fait plonger dans des souvenirs d’adolescence alors que fraîchement débarqué à San Francisco, il tente de se construire. Souvenirs, nostalgie et regrets se mélangent dans cette nouvelle qui fut écrite sur « commande » pour le supplément Télérama dédié à l’exposition Hopper.

Dans L’avenir à belles dents, le narrateur reçoit le manuscrit d’un certain « Léonard Morel », auteur américain d’un polar qui raconte ses mésaventures dans une grosse affaire de drogue. Rocambolesque, ce manuscrit entraîne le narrateur malgré lui. La vie passionnée de cet auteur anonyme n’est-elle pas finalement plus vraie que nature? Double-jeu, trouble entre réalité et fiction, fantasmes, ce maillage est l’occasion pour Pierre Furlan de s’interroger sur l’intérêt que les Américains prêtent à la réalité et comment ils peuvent s’en détourner pour préférer la fiction...

Ma route coupait droit à travers le monde est une interrogation sur le cheminement de la narration. À la recherche de l’histoire idéale, le narrateur explore les chemins de l’initiation, de la recherche et de l’insatisfaction... l’espoir résidant toujours dans l’histoire à venir.

L’écriture de Pierre Furlan se nourrit d’images et d’histoires. Cadrages, points de vue, atmosphères... on pense au cinéma ou à la photographie. Ses personnages, hauts en couleurs, entretiennent les mêmes liens que lui avec une Amérique à la fois proche et lointaine, désenchantée et sans cesse renouvelée.

 

[Paroles de lecteurs]

La librairie Point Virgule (Namur)

On connaît de Pierre Furlan ses traductions habitées d'auteurs américains comme Russell Banks ou Paul Auster, son goût pour les antipodes, et notamment la Nouvelle Zélande, d'où il a ramené des récits forts et de magnifiques traductions (chez Esperluète déjà, l'inoubliable Seul de John Mulgan), son intérêt aussi pour la peinture et une œuvre aussi singulière que celle de Louis Soutter. C'est un tableau de Edward Hopper qui figure sur la couverture de Ma route coupait droit à travers le monde, le recueil de trois nouvelles qui paraît aujourd'hui chez Esperluète. Hopper est également au centre de la première nouvelle, et l'hyperréalisme nimbé d'étrangeté de ses toiles fait écho à la tonalité du recueil: chez Pierre Furlan, les certitudes vacillent et les apparences sont mouvantes. Au cœur de chaque nouvelle, un personnage se débat pour recomposer l'histoire de sa propre vie, entre souvenirs flous, bribes de rêves, fragments de journaux comme écrits par une autre main. «Dans la lumière jaune, assez irréelle du Torys Bar, ce passé mal effacé devient poignant parce qu'il tient encore à la vie par toutes ses fibres. Ses péripéties particulières importent peu, noyées qu'elles sont dans cette indistinction».

Chaque nouvelle trace un chemin, étroit, périlleux, vers la liberté. Et c'est bouleversant.

 

 

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