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O'Yu, un éloge de l'eau chaude

Benoît Reiss fragments • Anne Leloup encres

16 € • 11 x 19 cm • 112 pages • isbn 9782359841411 • octobre 2021 • collection L'Estran

 

La première fois, je suis entré dans le bain sans savoir.
Corps dans l’O’Yu – aussitôt englouti, glissé dans la totalité du
monde – ciels surfaces galeries multipliés sans cesse, passages
en des lieux d’ordinaire hors d’atteinte – toutes séparations,
toutes frontières évaporées – l’enveloppe du corps développée,
étendue sans limite et pliée, repliée jusqu’à abolir les distances
dedans et dehors.

 

Lors de son premier voyage au Japon, Benoît Reiss arrive chez ses hôtes et est invité à prendre un bain. Une pratique qui semble toute naturelle à ceux-ci, mais pour l’auteur, c’est tout un monde qui bascule ; il rencontre l’O’Yu – eau chaude en japonais.

Au fil de 55 textes courts, il avance doucement, mot après mot, pierre après pierre, bain après bain. Nous partageant ses observations, ses vives réactions, ses conversations magiques... Les mots deviennent tour à tour gouttelettes, pierres, insectes. La réalité se renverse, la séparation entre les êtres et les choses s’évapore ; les animaux parlent, de longs nuages dansent, l’eau frissonne, les mots nous éclaboussent.

Et tout cela se passe au creux d’un rocher ou près d’un distributeur de cigarettes et de canettes, au milieu d’un jardin arti ciel, au bord d’une nationale, dans des bains publics ou encore dans un bassin de bois entouré de pierres noires

C’est là que se côtoient employés de bureau, grand-mère et petit-fils, ouvriers, patrons, artisans, sans-abris... mais aux bains peu importe, car il est question de corps, d’infinis territoires et de sensations.

Le regard aiguisé, d’observations précises en sensations intériorisées, Benoît Reiss signe un livre bouleversant où le lecteur est tantôt absorbé, surpris, amusé, saisit. Il nous transmet les nuances de quelque chose d’essentiel : la simple et puissante certitude d’être vivant.

Attentive aux moindres bruissements d’air, aux minuscules gouttelettes, au pinceau qui se vide, à la couleur qui s’infuse, aux mouvements infimes, les encres d’Anne Leloup imprègnent les pages.

À eux deux, ils nous transmettent le désir très grand de pouvoir un jour, à notre tour, s'immerger dans l'eau et rencontrer l'O'Yu…

 

On en parle dans la presse ! 

 

 

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