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Un château, le silence

Myriam Mallié

19,50 € • 20 x 14 cm •  128 pages •  isbn 9782359842043 • novembre 2025 •  collection En toutes lettres

 

Ainsi, d’auberge en auberge, ils dépensent sans compter et s’amusent beaucoup. Certains sont plus meneurs que d’autres, plus forts en gueule et, sur les plus hésitants, imposent leur loi. Après tout, s’amuser, tout le monde aime ça. Ҫa les fait se sentir frères et complices à défaut de se sentir libres.Les onze traînent avec eux une bande bruyante de fêtards prétentieux, sans élégance et aussi durablement éméchés qu’eux. Le soir, dans les auberges, ils ont honte de leur jeune frère qui ne peut ni ne veut suivre ce train de vie... 

Jusqu’au jour où ils arrivent en bordure de la forêt, la grande forêt, qu’ils connaissent un peu pour y avoir joué, pisté ensemble le chevreuil et le sanglier, construit des cabanes dans les arbres, des barrages dans la rivière et pêché la truite à mains nues, quand ils étaient tout gamins. Ils s’y engagent en riant, ils sont sûrs qu’ils vont la traverser avant la nuit et que ce soir, ça y est, ils sont chez eux. Mais c’est faire bien peu de cas de la forêt car elle est profonde – comme toutes les forêts – et les forêts profondes n’aiment pas les arrogants.

 

Un château, le silence, raconte le retour de douze frères vers la ferme natale après leur service militaire. Pendant leur chemin qu’ils croyaient pourtant connaître, ils font la mystérieuse rencontre de douze jeunes femmes. Livides et silencieuses, ternies de douleur sous l’emprise d’un mauvais sort, elles ne sont que l’ombre d’ellesmêmes. Les douze frères n’ont rien voulu ni cherché mais ils sont là et ne peuvent rester indifférents. Que faire ?

Ce conte dit le chemin sinueux vers la construction de soi, marqué de détours, d’obstacles, d’épreuves mais aussi de rencontres marquantes qui mettent à l’épreuve et transforment.

En racontant d’une voix féminine, ou même féministe, ce conte aux protagonistes masculins, Myriam Mallié pose la question de la pluralité des relations, et de la parfois difficile cohabitation entre le masculin et le féminin, mais surtout, introduit la possibilité de nuance. Mais par quelle voie ? Que propose ce conte-ci pour éclaircir et guérir la situation ? La réponse est intrigante et belle.

Véritable pont entre le passé et le présent, l’imaginaire et la réalité, le conte et la vie, ce texte révèle la puissance du silence.

Un château, le silence est une oeuvre tissée, captivante, où s’entremêlent conte, portraits de femmes et une réflexion pertinente sur ce qui est regardé – et raconté – au-delà de ces douze filles et de ces douze garçons : la lente construction d’une nouvelle alliance d’un masculin transformé et d’un féminin réhabilité.

 

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mots-clefs :

Conte-Mythologie
Couple-Relations
Femme-Féminité
Parole-Silence
Auteur-Artiste belge